Inauguration Du TER : Discours du Président Macky SALL

République du Sénégal

Un Peuple-Un But-Une Foi

Cérémonie d’inauguration de la ligne Dakar-Diamniadio

du Train Express Régional 

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DISCOURS DE SEM LE PRESIDENT MACKY SALL

Gare de Diamniadio, 27 décembre 2021

Madame la Première Dame, 

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,

Madame la Présidente du Haut Conseil des Collectivités territoriales,

Monsieur le Président du Conseil économique, social et environnemental,

Monsieur le Ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement,

Mesdames, Messieurs les Ministres, 

Mesdames, Messieurs les Députés, membres du Haut Conseil des collectivités territoriales et du Conseil économique, social et environnemental, 

Monsieur l’Ambassadeur de France,

Monsieur le Directeur régional de la Banque islamique de Développement, 

Madame la Vice-Présidente par intérim de la Banque africaine de Développement, 

Monsieur le Directeur général de l’Agence Française de Développement, 

Monsieur le Vice-Président de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO,

Mesdames, Messieurs les membres du Corps diplomatique, 

Mesdames, Messieurs les autorités administratives et territoriales, 

Monsieur le Maire de Diamniadio, 

Monsieur le Directeur général de l’APIX, 

Mesdames, Messieurs les représentants des entreprises partenaires,

Autorités religieuses et coutumières,  

Mes chers compatriotes d’ici et de la diaspora,  

Ce 27 décembre 2021 marque une étape historique dans notre marche collective vers le Sénégal émergent. Une aube nouvelle se lève sur notre cher pays.

Il y a cinq ans, le 14 décembre 2016, ici même à Diamniadio, qui était alors une ville en état embryonnaire, nous lancions le chantier de la première phase du Train Express Régional sur un linéaire de 36 km, dont la deuxième phase mènera à l’Aéroport International Blaise Diagne, soit un linéaire total de 55 km.

2016, c’était 131 ans après l’inauguration, en 1885, de la ligne ferroviaire Dakar – Saint-Louis.

Je disais, à l’occasion du lancement du chantier du TER, que nous avions décidé de franchir « en vitesse une étape significative de notre marche résolue vers l’émergence ». En vitesse, parce que nous avions fait l’option d’un train express, doté de technologies de dernière génération.  

J’ajoutais que nous étions « animés par une volonté inébranlable de changer de paradigme ; une volonté de vivre notre temps ; une volonté d’épouser la modernité ; une volonté de regarder l’avenir avec confiance et ambition ». 

Aujourd’hui, nous réaffirmons cette volonté avec plus de force encore, puisque nous l’avons traduite en actes.

Nous voilà, en effet, revenus à Diamniadio, non en voiture, comme il y a cinq ans, mais à bord du TER, pour son inauguration officielle, qui sera suivie de sa mise en service.

Nous poursuivons notre marche résolue dans le sens de l’histoire, et dans le temps de l’action. 

Dans le sens de l’histoire, il est bon de rappeler que la vision à la base de ce projet emblématique se trouve dans l’Axe 1 du Plan Sénégal Emergent, dédié à la transformation structurelle de l’économie nationale.

Cette vision part du constat qu’avec moins de 0,3 % du territoire national, la région de Dakar concentre 25% de la population sénégalaise, et près de 70 % de l’activité économique du pays.

Dakar concentre également l’essentiel du parc automobile national, et enregistre environ 40 000 nouvelles immatriculations par an ; alors même que la région ne dispose pas d’un système de transport de masse fiable et prévisible.

Il nous fallait donc relever trois défis majeurs :

  • décongestionner Dakar et sa banlieue ;
  • offrir, en plus de l’autoroute, un autre moyen de relier plus rapidement Dakar à la ville-carrefour de Diamniadio et à l’Aéroport International Blaise Diagne ;
  • enfin, assurer une meilleure fluidité du trafic vers l’intérieur du pays, en conformité avec notre politique d’équité territoriale.

En somme, il s’est agi de penser et passer à une nouvelle ère de modernité du transport, qui règle les problèmes d’aujourd’hui et anticipe sur ceux de demain, qui seront plus compliqués, et dont les solutions seront plus coûteuses.

Voilà la vision qui sous-tend le projet du TER ; car gouverner c’est prévoir.

Et prévoir, c’est aussi vouloir le meilleur pour notre pays, le meilleur pour ses populations, le meilleur pour les générations actuelles, le meilleurpour les générations futures, et le meilleur, parce que nous construisons pour aujourd’hui et pour demain. C’est pourquoi nous avons opté pour un train moderne, équipé de la technologie de dernière génération.  

Nous sommes dans le temps de l’action assurément, car pour arriver à la cérémonie qui nous réunit ici, il nous a fallu voir grand et joindre l’acte à la vision, puisqu’on ne peut rien accomplir de grand si l’on voit toujours petit !

Le TER a été conçu pour répondre, dans la durée, à sept impératifs :

  • Un, le transport de masse, avec 15 trains ; chaque train pouvant accueillir jusqu’à 565 passagers, pour un potentiel de 115 000 passagers par jour au total ;
  • Deux, le confort, avec un aménagement intérieur adéquat, le wifi à bord et la climatisation,aussi bien pour la 1ere classe que pour la 2e
  • Trois, la régularité, avec une fréquence d’un train toutes les 10 mn, de 6h à 22h, et toutes les 20 mn, les dimanches et jours fériés.
  • Quatre, la rapidité, avec une vitesse de pointe de 160 km heure;
  • Cinq, la mobilité, avec 14 haltes et gares, 15 ponts-route, 15 ponts-rail et 50 franchissements piétons ;
  • Six, la sécurité et la sûreté. Le TER est doté de la technologie embarquée la plus avancée en matière de signalisation, et la surveillance à bord sera assurée par la gendarmerie ;
  • Sept, enfin, la continuité du service, puisque le TER peut fonctionner alternativement en fuel ou électricité pour parer à toute éventualité.

Pour réaliser ce projet, le plus complexe de l’histoire de notre pays, il a fallu travailler dur, jour et nuit, y compris en temps d’intempéries et de crise sanitaire liée à la COVID-19.

De sa conception à sa réalisation, le TER a mobilisé une ingénierie technique et financière sophistiquée, et exigé une coordination entre plusieurs acteurs intervenant dans des domaines divers et interdépendants.  

Au total, le chantier a nécessité 25 millions d’heures effectivement travaillées, 7 millions de m3 de mouvements de terre, 300 000 mètres de rail, 300 000 mètres de ballast, 125 000 m3 de béton et 20 800 tonnes d’acier, pour ne donner que quelques indicateurs de l’envergure du projet.

Il a généré 4119 emplois directs et 1637 emplois indirects, dont la quasi-totalité est occupée par des sénégalaises et des sénégalais, jeunes en particulier.

Nous avions, en effet, inclus dans les termes de référence du projet, l’exigence de transfert de technologie, parce que nous savions, dès sa conception, que ce projet demanderait des ressources humaines qualifiées, à la hauteur de sa complexité technologique.

Le projet a fait naitre tout un écosystème de technologie et de savoir-faire, notamment avec un Centre des opérations ferroviaires, un Centre de maintenance, des Ecoles de formation et des simulateurs.

Ainsi, avec l’accompagnement de nos partenaires, le TER roule grâce au savoir-faire de notre jeunesse, formée dans tous les métiers techniques, commerciaux et sécuritaires du ferroviaire. 

C’est dire qu’en nous transportant de gare en halte, le TER nous fait voyager dans le temps, car il constitue un formidable saut technologique pour notre pays.

Il nous offre des conditions de voyage agréables. Il nous aide à mieux planifier nos déplacements, éviter les pertes de temps et les désagréments des embouteillages, et mieux organiser notre vie quotidienne.

Et le meilleur est à venir avec l’extension de la ligne jusqu’à l’AIBD et la commande additionnelle de 7 trains pour porter le total du parc à 22 trains.

En outre, grâce à un système de transfert entre le TER et le BRT, il sera possible de voyager en passant de l’un à l’autre avec un seul ticket, pour faciliter le transport sur toutes les destinations desservies par les deux réseaux.

Le TER est un investissement lourd et complexe, dans sa réalisation et son fonctionnement. C’est pourquoi j’engage fermement tous les services concernés à veiller rigoureusement à la sécurité, la sûreté et la maintenance des installations, des équipements et des trains.  

Je voudrais saluer et remercier les impactés du projet pour l’esprit citoyen dont ils ont fait montre. Des indemnisations conformes aux standards en la matière ont été versées par l’Etat.

De plus, un effort supplémentaire a été consenti pour les impactés les plus vulnérables, suivant le décret 2021-434 du 08 avril 2021, qui attribue à chaque foyer une parcelle de 150 m2 à Bambilor, pour un total de 40 hectares.

L’Etat restera aux côtés des impactés jusqu’au règlement du dernier cas. J’y veille personnellement.

Mes chers compatriotes, 

Mesdames, Messieurs,

Si nous sommes ici aujourd’hui, inaugurant cette œuvre nationale historique, d’un coût global de 780 milliards de FCFA, c’est parce que nous avons porté nos actes à la hauteur de nos ambitions, et que notre pays inspire confiance à ses partenaires.  

L’Etat du Sénégal a investi 238,1 milliards de FCFA dans ce projet.

Quatre partenaires, fidèles à nos relations de confiance, ont contribué au financement de ce projet par leurs prêts :

  • la France, à travers l’Agence Française de Développement, le Trésor français et la Banque publique d’Investissement, pour un total de 235,3 milliards de FCFA ;
  • la Banque islamique de Développement, pour 195,6 milliards ;
  • et la Banque africaine de Développement pour 111 

Ces trois partenaires, plus la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO, restent engagés à nos côtés pour la réalisation de la 2e phase qui mènera le TER à l’AIBD.

Je renouvelle à nos partenaires nos remerciements et notre gratitude pour leur soutien à notre quête d’émergence par la réalisation d’infrastructures de développement.

Si nous sommes ici aujourd’hui, c’est également grâce à des hommes et des femmes dévoués corps et âme, qui, jour et nuit, ont consacré au projet leur temps, leurs efforts et leur intelligence.  

Je félicite chaleureusement le Ministre en charge des Infrastructures, le Ministre des Finances et du Budget, le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, leurs collaborateurs, et tous ceux qui, par le passé, ont travaillé sur le projet.

Je ne saurais oublier le Directeur général de l’APIX, Mountaga Sy, et l’ensemble de ses équipes. Ce sont les permanents du projet, parce qu’ils y veillent depuis le commencement.  

Ce projet complexe a exigé courage physique, perspicacité et expertise technique. Bravo Mountaga ! Félicitations et merci à toi et à toutes tes équipes pour votre formidable travail.

Je félicite également le Gouverneur de Dakar, les préfets des Départements de Dakar, Pikine et Rufisque, les autorités locales et toutes les bonnes volontés qui nous ont accompagnés dans la libération des emprises et l’exécution des travaux.

Je félicite nos partenaires techniques, les vingt-deux (22) entreprises sénégalaises et étrangères, pour l’ensemble des travaux de conception, conseil, exécution, certification et exploitation sans lesquels ce projet n’aurait pas vu le jour.

Félicitations à EIFFAGE Sénégal, EIFFAGE France, YAPI MERKEZI, CSE, GETRAN, SUMMA, CDE, ENGIE, THALES, NGE, TSO, CIM, SERTEM, CPCS, INGEROP, ALSTOM, SYSTRA, HFW, BUREAU VERITAS, SENTER, SETER et SNCF.

C’est la combinaison de tous ces efforts qui a aidé à mettre le train sur les rails.

A présent que tout est fin prêt, j’ai souhaité, dans un premier temps, qu’il soit permis aux usagers de s’approprier le TER, sur l’ensemble de la ligne. C’est pourquoi nous allons organiser, dès demain, 28 décembre, jusqu’au 13 janvier, une campagne de transport gratuit, dénommée Sargal Sénégal.

Pendant cette période, des réservations gratuites seront ouvertes tous les jours de 10h à 18h, pour transporter plus de 250 000 passagers. Après ce temps d’appropriation, le TER sera mis en service commercial.

Mes chers compatriotes, 

Après les autoroutes Ila Touba, AIBD-Mbour, AIBD-Thiès, et bientôt le BRT, notre crédo, le temps de l’action en mode fast-track continue.

Pour ne citer que quelques exemples parmi la trentaine de projets actuellement en cours sur l’étendue du territoire national :

  • les travaux de l’autoroute Mbour-Fatick-Kaolack ont démarré ;
  • le chantier du port minéralier et vraquier de Bargny-Sendou sera bientôt achevé ;
  • celui du port du futur à Ndayane, sera lancé dès ce mois de janvier ;
  • la VDN sera prolongée jusqu’à Diamniadio.

En outre, nous poursuivons le montage technique et financier des projets d’autoroute du Nord Dakar-Saint-Louis, et de chemin de fer Dakar-Tambacounda.  

Aujourd’hui, ici à Diamniadio, le Sénégal émergent a franchi une nouvelle étape de sa trajectoire ascendante.

Et notre marche résolue vers l’émergence continue, car demain, le TER arrivera jusqu’à l’AIBD. Puis, étape par étape, nous irons encore plus loin. Telle est, en effet, notre ambition pour le Sénégal émergent ; et c’est cela, aussi, notre vision de l’équité territoriale.

Les nations qui veulent réussir ne plafonnent pas leurs ambitions et ne se résignent pas devant les obstacles !

Sur le chemin du progrès, l’obstacle ne doit pas être pour nous une limite à ne pas franchir, mais un défi à relever.

Alors, la seule tâche qui prévaut, c’est de transcender nos limites, relever nos défis et conquérir de nouveaux horizons.

C’est ce que je vous propose, mes chers compatriotes.

Ensemble, gardons intactes nos ambitions.

Ensemble, continuons notre marche résolue vers de nouveaux horizons.

Ensemble, continuons de façonner de nos mains le pays de nos rêves, le Sénégal de demain.

Vive le Sénégal émergent, dans la justice sociale et l’équité territoriale ; le Sénégal de tous, le Sénégal pour tous !

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